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26e dimanche du temps ordinaire, année C - 25 septembre 2016

Livre d'Amos 6,1.4-7.
Psaume 146(145),7.8-9.9-10.
Première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 6,11-16.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 16,19-31.
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« Mène le bon combat » ! Voilà un adage qui peut servir à tout état de vie.
Mène le bon combat ! Mais quel est-il ?
Pour Paul, c’est celui de la foi. Il établit même une équivalence entre « mène le bon combat » et « empare-toi de la vie éternelle ».
Voilà également une expression tout à fait inhabituelle et paradoxale : « empare-toi de la vie éternelle ».
Il signifie par là, la détermination dont Timothée doit faire montre pour vivre sa profession de foi.
Il lui dit en quelque sorte, tourne-toi résolument vers cette perspective. Et en se tournant avec cette détermination, il se détournera par le fait même d’autres perspectives.
L’exhortation de Paul se termine en hymne, et montre qu’il est lui aussi tourné vers cette perspective, lui qui a été détourné de son chemin d’alors.
On retrouve beaucoup d’expression de Paul qui marque cette forme d’en avant qui le caractérise, cette forme d’impetus.
Il dit dans Philippiens 3, 13-14
« Frères, je ne pense pas l'avoir saisi », ça, c’est pour le « empare-toi de la vie éternelle »
Il rajoute;
«Mais je sais une chose: oubliant ce qui est derrière et tout tendu vers ce qui est devant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. ».
Dans 1 Corinthiens 9:24, il répète : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter. »
Et au verset suivant :
« Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure; je frappe, non pas comme battant l'air ».
Il utilise des verbes sous tension ; il ne fait pas semblant, il ne fait pas les choses à moitié.
C’est un homme de désir, et il ne gâche pas son énergie dans des choses futiles.

Alors, quel est notre combat aujourd’hui ?
Quel est mon combat ? Évidemment le bon combat ! Comment l’abordé-je ?  Qu’est-ce qui me donne l’énergie pour persévérer dans cette dynamique ? Quelle est la présence de l’autre dans ce combat ?
Toutes ces questions nous aident à affiner notre discernement.
Quand on lit le texte d’Amos et de Luc, on peut se poser la question. Quel est le combat des personnages cités ? Sont-ils dans le bon combat, et quels sont les signes qui le montrent ?
Quand on lit ces deux textes, il faut se garder de tomber dans le manichéisme ou dans l’analyse binaire en disant que ceux qui se frottent de parfum de luxe sont des méchants.
Ce n’est pas une question de parfum.
Concernant ceux qui boivent le vin à même les amphores, ceux-là sont plutôt à plaindre, car ils sont un peu décadents. Ils sont déjà morts, mais ils ne le savent pas.
Ce qu’on leur reproche, ce n’est pas leur richesse, mais c’est de ne pas être dans la solidarité.
Et comment voit-on qu’ils ne sont pas dans la solidarité ?
Par la démesure, par le besoin d’ajouter de l’excitation au vin afin qu’il leur procure le plaisir d’antan, par exemple en buvant à même les amphores. Oui, ils sont dans le déséquilibre. Ils sont dans le dysfonctionnement.
Nous sommes des êtres humains, et la solidarité, la compassion, l’empathie font partie de notre nature.
On en a des traces, comme je l’ai déjà dit plus d’une fois, de l’exercice du ministère de la compassion chez l’Homme de Géorgie qui a des traits de l’homo erectus, c’est aussi pour cela que l’espèce s’est perpétuée, en prenant soin des plus vulnérables dans le groupe. Cela génère une cohésion du groupe qui le rend fort dans l’adversité.
Cela génère des valeurs qui n’ont rien à voir avec une sélection naturelle mal comprise. C’est Darwin lui-même qui le dit dans son livre « la descendance de l’homme ».
Alors, si la solidarité, la compassion, l’empathie font partie de notre nature, quand nous refusons sciemment d’exercer ces ministères, alors nous nous déséquilibrons, nous dysfonctionnons.
J’emploie à dessein le terme de ministère pour les qualifier, car c’est celui qui convient pour signifier, la hauteur et la profondeur de ces traits humains, au point de nous suggérer le sacré.
Et si d’aventure le Pape cherchait de nouveaux ministères ordonnés pour les femmes, outre le fait de leur demander leur avis sur la question, et leurs suggestions, on pourrait envisager des ministères comme celle de la compassion, etc. En effet, un ministère ne fait que souligner un aspect fondamental de la vocation humaine, aspect qui est si fondamental pour la communauté humaine, qu’il est élevé au rang de sacrement.
Pas besoin d’inventer le diaconat pour les femmes, puisque cette fonction similaire existe déjà et depuis le début de l’Église, pour le service des pauvres, et dans la liturgie auprès des femmes notamment. Mais il est vrai que cette fonction a pratiquement disparu dès la fin de l’Antiquité. Néanmoins, les chartreusines conservent ces privilèges.
Il est vrai aussi que la fonction diaconale est déjà largement couverte dans l’Église, mais surtout hors de l’Église instituée. L’Église doit être prophétique en la matière en innovant, en ayant un coup d’avance, et non pas en répétant, ce que d’autres s’en sont pleinement approprié en imitant l’Église d’avant.
Quel est le bon combat ici pour l’Église d’aujourd’hui, outre le fait d’appeler de nouveaux disciples ? N’est-ce pas le moment d’être ou de redevenir prophétique ?
Retrouver la bonne tension de Paul, qui à la fin disait dans 2 Timothée 4:7,8
« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi »
Prions le Seigneur, pour le combat de l’Église, pour qu’elle soit engagée dans le bon combat, qu’elle sache être prophétique dans ce monde en quête de salut.
Amen.
 Père Roland Cazalis

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