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Vos intentions de prière - Mai, Juin, Juillet, Août 2018

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18e dimanche du temps ordinaire, année C - Fête de St Ignace de Loyola




Livre de l'Ecclésiaste 1,2.2,21-23.
Psaume 95(94),1-2.6-7.8-9.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3,1-5.9-11.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,13-21.
***     
Les textes du jour évoquent un dilemme dont nous n’avons présentement que l’un des éléments, à savoir le fait de faire fructifier. Le second élément étant bien entendu le don initial ou le talent reçu qui nous permet de déchainer notre créativité pour démultiplier, innover, inventer, partager, en un mot, apporter notre contribution au monde, afin de le mettre en mouvement, pour rendre le sourire au monde jusque dans ses derniers recoins.
Néanmoins, cette logique n’est pas universellement acceptée. On entend aussi et surtout le talent reçu comme l’opportunité de s’enrichir, d’accumuler, de bâtir un empire, de devenir un magnat, etc. Vanité, dit le Qohèleth ?
On sent bien dans ce dilemme qu’il s’y joue quelque chose d’essentiel dans l’existence humaine, et qu’on est sur une ligne de crête.
Les bons sentiments ne suffisent pas pour durer dans l’altruisme, surtout si l’on n’est engagé qu’en son nom propre.  Auquel cas, il apparaîtra assez vite que notre contribution ressemble fort à une goute d’eau dans la mer.  
Dans la parabole des talents, on peut remplacer le mot « talent » par « désir », d’où l’industrie qu’il engendre dans le monde. Mais où le désir me mène-t-il ?
Nous fêtons aujourd’hui Ignace de Loyola, le fondateur de l’ordre des jésuites pour utiliser une expression connue. Probablement, cet homme a apporté quelques éléments de réponse à notre question.
Quand on est ingénieur, scientifique ou artisan, on sait que la réalisation d’une œuvre requiert de la méthode, faute de quoi l’œuvre risque de ne pas être utilisable. Si la réalisation d’une œuvre matérielle requiert de la méthode, alors dans les choses spirituelles, il faut redoubler de méthode, car le risque de se fourvoyer est encore plus grand.
Comment être sûr de faire le bon choix ? Ce qu’apporte Ignace de Loyola est le fait de mettre ensemble le désir et la méthode, ou plus simplement de proposer une école du désir déployée dans un petit manuel appelé « Exercices spirituels ».
Les êtres de désirs qui ont une affinité avec ce genre de méthodologie verront que le sujet est invité à revenir au fondement de son être pour retrouver la source, cette énergie en forme de promesse qui lui permet de projeter son existence comme une force qui va.
Le chemin qui se présente dès lors devant lui n’est pas tout tracé. Il se trouve ou plutôt se fait tout en avançant avec des passages par de subtils postes d’aiguillage à négocier intérieurement.
Dans cette dynamique, l’existence du sujet, autrement dit sa vocation, apparaît tel un aimant, avec la promesse en guise de pôle Sud et la mission en guise de pôle Nord, c.-à-d. la médiation  par laquelle la promesse s’accomplit en sollicitant toute sa personne, son énergie, son intelligence et son affectivité, mais tout cela sur un fond de vacances. En effet, qui dit promesse, dit grâce ; la réalisation de la promesse est encore l’expression de la grâce initiale.
Celui qui a le désir perverti, comme ont dit trivialement, c.-à-d. celui qui a décidé de toute façon de s’enrichir en vue de lui-même n’entrera pas dans cette dynamique qui semble être faite pour le détourner de lui-même.  
Celui qui, en replongeant dans le fondement de son existence, découvre la subtilité et le ressort de la vie croyante, n’envisagera pas d’autre voie que ce sport de haut niveau qu’est l’école du désir.
Dans cette optique, s’enrichir en vue de Dieu n’est autre qu’entrer dans la participation à la vie qu’est Dieu. En effet, emprunter le torrent de la promesse comme la voie navigable qui me convient revient à entrer dans la vie avec Dieu, par Dieu et vers Dieu.
C’est seulement depuis cette manière d’exister que l’on peut savoir avec justesse et donc avec justice ce que l’on doit faire de sa récolte, de son grenier et de son héritage.
On voit bien qu’il y a une concomitance entre connaître Dieu et emprunter la voie du désir ou toute autre voie qui mène à la participation. Par les temps troublés que nous vivons, certains évoquent le nom de Dieu pour mal faire afin de faire mal. Cette infamie montre à l’évidence qu’il y a une différence abyssale entre connaître les textes sacrés et connaître Dieu. 
Prions le Seigneur afin que les hommes et les femmes de désir se décident pour l’aventure de la participation.
Amen.
Père Roland Cazalis

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