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Vos intentions de prière - Mai, Juin, Juillet, Août 2018

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10e dimanche du temps ordinaire, C

Premier livre des Rois 17,17-24.
Psaume 30(29),3-4.5-6ab.6cd.12.13.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 1,11-19.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,11-17.
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La femme dit à Élie, après que son Fils lui ait été rendu, « je sais que dans ta bouche, la parole du Seigneur est véridique ».
La parole du Seigneur est véridique. La femme le sait ; ce n’est pas la question ici.
La question est la suivante : est-ce que c’est la parole du Seigneur qui est dans la bouche, quand je la prononce ?  Ou, est-ce simplement ma parole, mes propos ?
Est-ce que le Seigneur est dans ce que je dis ? C.-à-d. est-ce que la Parole de Dieu fait ce qu’elle dit quand je la prononce ? Sur ce point, nous retrouvons toute la problématique des sacrements.
Bien entendu, je ne maîtrise pas le Seigneur ! Je ne maîtrise pas la Parole. Je ne suis pas capable de faire faire à la Parole ce que je dis.
En revanche, je peux être habité par la Parole de Dieu, je peux être habité par l’Esprit de Dieu, comme Élie, au point de savoir : que demander, quand demander, et dans quelle circonstance, puisque cela m’est inspiré sur le moment.
Alors, Élie demande au Seigneur de remettre cet enfant dans le monde de la vie. Et c’est ce qui est fait.
Élie aurait pu demander autre chose !
En effet, ce n’est pas parce que le fils est décédé qu’il faut le ramener à tout prix à la vie d’avant.
Car, ce n’est pas systématiquement la solution même s’il s’agit d’une épreuve pour celui ou celle qui se retrouve esseulé suite à la perte de son unique.
Formellement, nous n’avons pas l’avis du fils sur sa préférence, s’il préférait partir, rester ou revenir! Son avis compte aussi, puisqu’après tout, il s’agit de sa vie.
Mais Élie, parce qu’il est habité par la Parole, demande ce qu’il faut demander, et ce qu’il demande correspond à la vérité de la situation.
Ce faisant, il ne fait pas violence au désir du fils en le ramenant à la vie, bien au contraire.
Le récit de l’évangile est tout à fait parallèle à celui d’Élie.
En l’occurrence, ce n’est pas seulement un homme habité par la Parole de Dieu qui est confronté à une situation similaire, mais la Parole de Dieu en personne, la Parole de Dieu en chair et en os.
Et ici, la Parole ne demande pas ; elle dit, elle se dit et elle se fait.
Remarquez que ni la femme auprès d’Élie ni celle du récit évangélique ne demandent quoi que ce soit formellement.
La demande n’est pas formulée verbalement ; mais elle est quand même perceptible.
Et cette demande n’échappe pas à la Parole en personne ni à celui dont elle fait sa demeure.
Nous pouvons appréhender cette perception de la demande par le biais de la compassion.
Oui, Élie est pris de compassion. Le Christ est saisi de compassion pour cette veuve.
Que devons-nous faire quand nous sommes saisis de compassion face à une situation de détresse? Là est la question !
En fait, être saisi de compassion de la sorte, être ébranlé dans la profondeur de son être, nous donne aussi la tête froide (le discernement) pour agir à bon escient et entreprendre une action dans la durée !
En général, cet ébranlement des profondeurs m’amène à entrer dans une action durable pour répondre à la demande qui m’est adressée personnellement.
Voyez, on n’est pas ébranlé de la sorte à tout bout de champ par des situations limites, car elles sont innombrables.
En revanche, nous sommes sollicités par l’une ou l’autre chose personnellement.
En matière d’écoute ou de perception de situation qui nous sollicite personnellement, j’aime bien rappeler un propos de Dom Grammont, quand il était le Père Abbé de l’Abbaye du Bec-Hellouin en Normandie. Il  disait : « le soir, au fond de sa cellule, le moine entend le cri des hommes ».
Il entend le cri des hommes, non pas en lisant les journaux et en regardant les nouvelles sur son Smartphone, mais parce qu’il est un vrai moine.
Entrer au monastère en effet, c’est faire la promesse d’entrer en soi-même, d’entrer dans l’humanité, d’aller loin dans ce chemin d’humanité.
Ayant ainsi descendu au fond de son humanité, le moine rejoint la communauté humaine, et par là même, il devient un réceptacle de ses cris.
Ce faisant, il ressent ce que Dieu ressent devant les situations humaines ; il ressent le désir d’opérer le salut : il devient peu à peu corps du Christ.
Sa disponibilité au Seigneur, c.-à-d. son ora et labora (prie et travaille), est sa manière de participer au salut.
Et si le moine est capable d’entendre le cri des hommes, à plus forte raison Dieu.
Eh bien, nous sommes appelés, nous aussi comme le vrai moine, à être témoin de l’écoute de Dieu, à ressentir ce qu’il ressent, d’avoir le désir de redonner la vie ou de remettre dans le monde de la vie ceux dont nous percevons le cri. Nous sommes appelés à devenir corps du Christ, dans la vie qui est la nôtre, dans notre inscription familiale, professionnelle, etc.
C’est pourquoi nous devons prier les uns pour les autres, c’est pourquoi nous devons nous soutenir les uns les autres, afin que « la Parole du Seigneur soit véridique en notre bouche ».
Amen.

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