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32e dimanche du temps ordinaire, C - 6 novembre 2016


Deuxième livre des Maccabées 7,1-2.9-14.
Psaume 17(16),1ab.3ab.5-6.8.15.
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 2,16-17.3,1-5.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 20,27-38.
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La proximité de la commémoration des défunts mercredi dernier donne aux textes du jour une actualité particulière.

Il est question d’un grand mystère de la vie humaine, selon la tradition abrahamique, à savoir la résurrection. Ce n’est pas seulement une vie après la vie qui pourrait poursuivre la première sous une autre forme, il s’agit bien d’autre chose.

Il s’agit de la résurrection, et même plus, de la résurrection avec le Christ.

Voilà un thème difficile s’il en est puisqu’il s’agit d’un mystère, c.-à-d. une réalité dont nous n’avons pas encore l’expérience, mais c’est aussi un fondement de notre foi,  et un sujet que nous ne pouvons esquiver.

Alors, il y aurait au moins deux manières d’aborder ce mystère d’après la vie.

La première, depuis une perspective purement humaine et dans les simples limites des connaissances naturelles, ou alors comme le font les sadducéens de l’Évangile qui croient qu’il n’y a pas de résurrection des morts, donc tout est joué dans la vie présente, ici et maintenant.

Mais le psalmiste dirait aux sadducéens : « vous êtes des Ignorants ». Vous connaissez la Loi et les prophètes, mais vous ne comprenez pas ce que vous savez.

À l’époque de la vie de Jésus et pendant la période du Nouveau Testament, les sadducéens sont des aristocrates. La plupart sont des gens fortunés et qui occupent des fonctions élevées, y compris celles de prêtre et de sacrificateur. Mais les sadducéens sont plus concernés par la politique que par la religion. Ils travaillent à maintenir la paix en s’alignant sur les décisions de Rome. Ils ont des conceptions religieuses assez décalées par rapport à la croyance orthodoxe en Israël : pas d’intervention de Dieu dans la vie quotidienne, pas de résurrection des morts, la disparition de l’âme avec la mort, etc.

Ou bien on peut aussi aborder ce mystère comme ceux qui mettent les autres à l’épreuve, ceux qui font sentir leur pouvoir en infligeant des souffrances aux autres, soit pour les contraindre, les faire renier leur foi, leur liberté de pensée, comme en donne une idée le récit tiré du livre des martyrs d’Israël.

Nous aimerions que ce genre de texte appartienne à un passé définitivement révolu. Malheureusement, il nous faudra encore patienter pour que ce genre de récit ne soit plus remastérisé par des événements contemporains.

Par leur attitude envers les autres, ces gens que l’apôtre Paul nomme « les gens pervers et mauvais », ceux-là prêchent qu’il n’y a pas de résurrection, ou du moins qu’ils ne la désirent pas pour eux-mêmes. Faire souffrir les autres est l’une des formes de jouissance dont ils s’enivrent.

L’autre manière d’appréhender ce sujet c’est depuis la perspective de Dieu, selon la promesse qui nous a été faite.

Pour l’expliciter, le Christ reprend une formule récurrente de la profession de foi d’Israël depuis au moins l’avènement de Moïse, à savoir la formule qui inclut « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », autrement dit, le Dieu de nos pères.

Il ajoute : « il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants », autrement dit, l’alliance faite avec les Pères est vivante, y compris pour ces mêmes pères, bien qu’ils soient partis.

Autrement dit, la relation avec Abraham, Isaac et Jacob se poursuivent, et ce lien indéfectible que Dieu entretient avec tous ceux qui, pour nous, sont partis, ce lien ne passera pas !

Ce lien est ce qui signifie le plus clairement qu’ils vivront quand l’heure sera venue, car, même morts, ils demeurent tous dans l’expérience de Dieu. Dieu les connaît chacun personnellement.

Nous ici, nous pouvons entretenir un lien affectif avec tel ou tel proche qui est parti. En revanche, nous sentons que ce lien n’a pas la puissance pour le retenir et encore moins pour le re-susciter, aussi fort que soit le lien que nous avons avec tel ou tel. D’ailleurs, il n’est pas dit qu’il voudrait revenir !

Mais Dieu est la vie même, et le lien qu’il entretient avec chacun a la puissance pour le re-susciter ; ce lien a la puissance pour le ramener, d’où qu’il se trouve, à condition qu’il veuille bien re-venir avec lui.

 Voilà pourquoi le Christ dit aux sadducéens qu’ils n’ont vraiment rien compris à ce qu’est Dieu.

Si la relation à Dieu n’avait pour objet qu’une certaine éthique pour le temps présent, c.-à-d. une manière de vivre dignement, en se respectant les uns les autres, bien entendu ce serait toujours mieux que rien du point de vue d’une humanité élevée. Mais, Paul nous dit que si c’est seulement cela, alors c’est peu et même bien peu par rapport à l’espérance humaine.

L’humanité vit dans une tension entre les mystères du commencement et de la fin, ou si vous voulez, entre les mystères du commencement et du commencement, comme entre deux pôles magnétiques.

Le christianisme n’élimine pas ces deux mystères, cela aurait été dommage pour le sel de la vie, mais le christianisme introduit le mystère de la résurrection, alors que les cultures parlent de réincarnation et recherchent l’immortalité, mais ces notions n’ont rien à voir avec la résurrection.

Le christianisme parle de résurrection des morts, au sens même de résurrection des corps. Cela densifie encore davantage le mystère au lieu de l’élucider.  Il prend exemple d’ailleurs sur la résurrection du Christ, et c’est d’ailleurs l’exemple par excellence de ce que l’on doit enseigner.

S’il en est ainsi des corps, alors, que vous soyez enterré, incinéré, perdu en mer ou en montagne, cela ne change rien à l’histoire. Il y a le corps fondamental sur lequel le feu ni les charognards n’ont aucun pouvoir. Nous sommes des êtres délimités dans l’espace-temps, mais non pas limités par l’espace-temps.

Ceci étant, les disciples du Christ ne se cassent pas la tête avec ce genre de métaphysique ou ce genre de théologie.

Ce qui importe c’est cette relation au Christ, c’est d’habiter cette relation, d’habiter ce lien indéfectible, de la peser, de la méditer, de la contempler, car elle parle de salut, elle a le goût du salut.

Elle a le goût de ce que nous pourrons éprouver lors de ce commencement à venir, c’est pourquoi il faut la goûter aujourd’hui afin de la reconnaître demain, car la résurrection est déjà active dans notre vie présente, en tout cas pour ceux qui désirent ressusciter avec le Christ.

Alors, prions le seigneur pour tous ceux qui nous ont quittés, prions pour nous-mêmes, afin que nous sachions vivre de cette relation au Christ ici, afin que nous soyons toujours avec lui là-bas, car c’est bien ce lien que nous nommons « la vie ».

Amen.

Père Roland Cazalis, image http://static.blog4ever.com/2009/07/335490/big_artfichier_335490_5637680_201604210045808.jpg


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